« On était très inquiet, on a cru qu’elle allait mourir »

« On était très inquiet, on a cru qu’elle allait mourir » 

Suhad a trois ans. Elle vit dans un petit village qui n’apparaît sur aucune carte du Yémen. Pour l’atteindre, il faut quitter la route principale juste avant la ville d’Haïs au sud du gouvernorat d’Hodeidah, puis s’engager sur une piste sablonneuse durant une quinzaine de minutes. Au bout du chemin, quelques maisons entourent un réservoir d’eau  installé par les équipes d’Action contre la Faim.

Assise sur les genoux de son oncle Ibrahim, elle observe les adultes qui discutent autour d’elles. Il y a un an, la petite fille souffrait de diarrhée. Ses parents  inquiets, ne savaient pas quoi faire. C’est en discutant avec leurs proches qu’ils ont entendu parler d’une ONG qui prenait en charge les enfants malades. Arrivés au centre de stabilisation où travaille Action contre la Faim, Sahud a été prise en charge. Souffrant de malnutrition aigüe sévère, Suhad est restée une douzaine de jours au centre.

Au début on était très inquiet, on a cru qu’elle allait mourir. Puis son état s’est amélioré, elle s’est remise à manger et après avoir reçu le traitement elle a commencé à prendre du poids. Désormais elle peut avoir une alimentation normale, explique son oncle Ibrahim.

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L’installation réalisée par l’équipe d’ACF dans le village. Yémen – 2016 © Florian Seriex

Les maladies hydriques sont l’une des principales causes de malnutrition.

Une eau de mauvaise qualité et une hygiène précaire favorisent le développement de ces maladies. Les évaluations menées par les équipes d’Action contre la Faim dans le village de Suhad ont permis d’établir la nécessité de construire un nouveau système de stockage de l’eau qui était alors assuré par une vieille citerne rouillée.

Il y avait des trous dans l’ancien réservoir, on perdait de l’eau, il fallait attendre longtemps pour que tout le monde s’approvisionne et surtout il y avait beaucoup de cas de malaria et de diarrhées. Depuis que nous avons ce nouveau système, il n’y en a presque plus et tout le monde a de quoi satisfaire ses besoins.

Outre l’installation de la citerne, Action contre la Faim a nettoyé et couvert le puits, installé des robinets et mené une campagne de sensibilisation auprès des villageois ainsi que dans l’école voisine. « On est vraiment reconnaissant pour tout le travail qu’a fait Action contre la Faim ici », conclut l’oncle de Suhad.